080

Un spectacle surprenant, où le cirque se fait voyage dans une contrée onirique habitée par un être dont on ne sait de quel monde il vient. A la croisée du cirque chorégraphique et du théâtre gestuel, 080 trace, raconte avec humour et tendresse l’histoire d’un être imaginaire, ni femme ni homme, qui n’a ni sexe ni bouche, pas de valeur, pas de famille, pas de pudeur. Mais quelle est donc cette étrange créature, digne d’un hallucinant scénario de science-fiction : un mutant, notre double ? L’espace où elle se meut, le temps qui lui est compté, l’ambiance sonore qui nous enveloppe, tout échappe à la raison. L’interprète évolue dans une chorégraphie surréaliste sur un sol mouvant, qui parfois se dérobe, et permet la naissance comme la disparition. Dans de remarquables effets de lumière, ce drôle d’humanoïde s’amuse de sa propre interaction avec les éléments qui l’entourent. Entre créature mystérieuse et enfant, il a des comportements hésitants, tâtonne, explore son environnement, comme surpris et ravi, effrayé parfois de ses aventures. Le cirque se fait ici voyageur sur un nouveau continent surgi de nulle part. Un spectacle émouvant, comme une sorte d’hallucination, où entre identification et altérité on compatit aux errances de cet être fort et fragile, peut-être une métaphore de la condition humaine ?