
Monsieur N. est employé par la société La Page blanche. Il est tous les jours à son bureau avec pour seule compagnie une pile de pages blanches. Pourtant le moindre de ses gestes le conduit à déroger à la règle. Le plaisir d’inventer est pour lui irrésistible. Du geste le plus infime à l’acte le plus acrobatique, Monsieur N. repousse donc sans cesse les limites de cet espace où il s’est lui-même emprisonné. Il transforme le blanc en noir, le noir en blanc, la page blanche en une foule de mondes inconnus… Et quand il s’apprête à se mettre enfin au travail, sa fantaisie le rattrape…. D’une éclipse à l’autre, d’équilibres en déséquilibres, Monsieur N. est doucement conduit vers la sortie de ce bureau, vers lui-même, vers l’inconnu. La quête de Monsieur N. nous raconte aussi notre histoire, et le besoin qu’a chacun de prendre possession de son monde et de s’inventer. C’est ce mouvement de l’invention que Basile Narcy explore avec Eclipse, partant de la certitude que la magie peut naître d’un rien, d’une page blanche. Il voudrait proposer une ode à l’évasion, considérée non pas comme une fuite, mais comme un détournement ou une appropriation de la réalité. Son personnage part à la recherche de lui-même en naviguant entre l’ombre et la lumière, cherchant l’une dans l’autre. Avec lui, on se demande quelle autre fantaisie pourra naître enfin de ce va-et-vient entre le clair et l’obscur.